Dimanche 15 décembre

La fête de l’escalade fut un plein succès pour Isaline. Elle s’est empiffrée de chocolat sous l’impulsion bienveillante de sa maman qui voyait beaucoup de bienfaits thérapeutiques à cette matière qui remporte un franc succès chez les Suisses, nationalisme industriel oblige. Nous avons aussi appris avec étonnement que le déjeuner de Vendredi dernier s’était déroulé au McDo, et qu’après, les enfants étaient allés dans des bains bouillonnants à l’autre côté du canton. Elle aurait mâchouillé trois frites et avalé un tiers de royal cheese petits bouts par petits bouts. Dans toute cette excitation, Isaline s’est déguisée en Princesse, et ses thérapeutes avaient aussi fait montre de beaucoup d’inventivité pour créer une ambiance homogène à l’école.

Isaline est retournée à l’hôpital pour un contrôle chez les gastro enterologues. L’évolution naturelle veut qu'au cours de ce second contrôle en un an, ce soit les parents qui se chargent de changer le raccord qui dépasse de son estomac. C’était plus impressionnant de l’enlever que d’en remettre un nouveau, mais Sabine et moi avons encaissé le choc et pourrons dans 6 mois nous abstenir de nous déplacer. Isaline, elle, n’a pas du tout apprécié de retourner dans une salle pleine de blouses blanches. Elle a passé un sale moment, mais on se console en imaginant qu’elle sait ce qui l’attend dans cette atmosphère et qu’elle réalise où elle est. La conscientisation progresse. Le neurologue s'est aussi félicité de l’attention qui se dégageait de son regard. Elle est concentrée, et son focus est net.

En la soulevant sous les aisselles et en la casant entre les genoux, on peut rebondir un peu sur le trampoline d’un parc d’enfant creusé dans le sol. Elle a les jambes un peu baladeuses mais elle s’amuse beaucoup à être secouée à la verticale sur ses appuis, Il y a aussi dans ce jardin une balançoire tout en long sur laquelle les enfants s'installent à la queue-leu-leu. On s'y balance gentiment, Isaline apprécie le balancier et la stabilité.

Aussi, elle raconte beaucoup ce qui se passe. C’est inintelligible, mais ça fait l'amusement d'Aymeric, la fierté d'Ernest, et notre espoir; ces babillages l'entraînent, c'est la jolie musique de la vie.