Jeudi 20 septembre

Accalmie... On la souhaite durable, mais on sait aussi qu'il faut composer avec les accalmies dans ce scénario de montagnes russes. Isaline semble moins souffrir, ce qui lui donne le loisir de se consacrer à autre chose qu'à sa gestion interne.

J'ai dormi au pied de son lit, prêt à intervenir en cas de pleurs, et force est de constater qu'elle a dormi comme un plomb, sans doute épuisée par le train d'enfer qu'elle a mené hier à son entourage. Si nous étions hier désemparés face à une petite fille inconsolable de n'avoir pas le contrôle de ses gestes et qui semblait meurtrie par ses crispations physiques involontaires, aujourd'hui, nous avons été ménagés, la journée nous a même par moment semblé douce.

J'ai rapporté sa flûte, son xylophone et son gros lapin rose pour disposer dans son lit des effets qu'elle connait. Les ergonomistes nous ont recommandé de laisser pour l'instant de côté les jouets et peluches qu'elle ne connait pas. Elle a ouvert des yeux intéressés et confiants au son des mélodies tapotées sur les barres en métal. Je suis limité aux comptines en do majeur, le xylophone n'a que huit notes.

Pour la première fois depuis son admission, on a pu se ballader dehors sans lutte. Elle est sans doute sensible au fait que ce soit le dernier jour de l'été. Cet après-midi, on a pris un moment sous les feuilles. Elle y est retournée avec Oma en début de soirée.

Ernest a fait des baisers sur le front de sa soeur. Il s'est amusé à toucher le plâtre volumineux sur son avant-bras et lui a relaissé son singe pour la nuit.