Vendredi 1er septembre 2023
- jbseilliere
- 1 sept. 2023
- 2 min de lecture
Isaline a bien commencé la nouvelle école. Le choc culturel est plus ressenti par les parents qui l’abandonnent dans les bras de l’administration en transporteur devant la maison pour acheminement que pour Isaline, qui s’est parfaitement adaptée à son nouvel établissement scolaire.
L’intégration dans l’école du village n’a pas encore commencé, les éducatrices titulaires voulaient mieux cerner Isaline dans un environnement complètement dédié avant de se lancer dans un autre espace, mais nous nous réjouissons que la salle de classe de l’école du village comporte une mezzanine dans laquelle les enfants jouent ensemble, Isaline devra monter des marches. Pour ce qui est de la descente, c’est moins rassurant, mais au moins elle fera l’exercice.
À la maison les gestes se font plus sûrs. Elle joue volontiers à la dinette avec Tanou qui lui a fait beaucoup s’entraîner à récupérer des couvercles de marmite et les placer sur la casserole dans le bon sens, et en ajustant pour que les deux pièces s’emboîtent. C’est formidable de voir Isaline s’essayer à de la finition; la motricité fine est ce qui est le plus difficile pour elle. Au plan cognitif aussi, qu’elle identifie que le couvercle est un peu de travers et qu’elle tente de le repositionner est une belle avancée, on constate qu’elle constate. Comme elle n’a pas encore le verbe pour nous rassurer sur ces points, qu’elle fasse pour corriger les positions des objets nous montre qu’elle a compris la disposition générale.
Nous avons d’ores et déjà prévu trois périodes de focalisation pour Isaline : nous partirons à Belfort chez une spécialiste de la méthode Feuerstein qui confronte les enfants à la vie de tous les jours et explique ce qui doit se passer. Nous avons commencé les exercices « qu’est ce qui cloche ». Quand j’ai déclaré que j’allais manger ma paire de chaussette joliment disposée au milieu de mon assiette en lieu et place de ma tartine pour le petit déjeuner il y a quelques jours, Isaline a rigolé et a fait beaucoup de gestes pour signaler qu’il y avait quelque chose qui clochait. Elle était même un peu outrée. Ses frères s’amusent aussi à tester la logique en mettant leurs tee-shirts à l’envers, ou leurs slips sur la tête en s’habillant devant elle en expliquant ce qu’ils font. Isaline décode l’incongru, et ça met de la bonne humeur.
On va continuer à inventer des choses « qui clochent » pour que le sens commun d’Isaline s’aiguise. Pour paraphraser Feueurstein que Sabine et moi suivons doctement depuis plusieurs mois, en ce moment nous mettons l’accent sur le focus, l’input, la problématisation et l’élaboration.
Viendra le temps du mois de Novembre avec une grosse session du Napa Center qui vient d’ouvrir à Londres, et l’année prochaine, on passera un peu de temps à la faire progresser dans une piscine. Il faut qu’elle apprenne à bloquer sa respiration… Tout un programme…
La météo redevenue estivale nous permet de passer pas mal de temps aussi dehors, ce qui procure des souvenirs de vacances.
Cinq ans jour pour jour, Isaline chérie.

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